Un seul sentier vous manque et tout est dépeuplé.

À nous la route quad!

Pardon au poète Lamartine d’avoir modifié sa citation « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Mais… (insérez-ici votre sacre préféré…), que les sentiers nous ont manqué!

La sphère Facebook s’est enflammée. Mais que faisaient les dirigeants de la FQCQ? Comment allait-on vivre sans sentiers? Notre santé mentale était en jeu…

Oui c’était la préoccupation du conseil d’administration, et les tractations ont été dures. Car plusieurs paliers de gouvernement étaient impliqués. Et tout le monde ne parlait pas d’une même voix. 

Il ne faut pas oublier que les enjeux sont des pertes humaines. Ça s’est terminé avec un « Assez, c’est assez » de notre président, qui reflétait bien l’exaspération des membres de la Fédération, qui voyaient déconfiner les sports extérieurs sans contact, mais pas le quad.

Est-ce que les irréductibles qui sont partis se promener dans les sentiers fermés ou sur des terres de propriétaires font partie des raisons qui ont causé ce retard d’ouverture? Certainement. 

Car il y a eu des plaintes, c’est sûr. Avec plus de 400 000 VHR immatriculés et 46 000 membres en règle de droit d’accès, nombreux sont les propriétaires de VHR non membres qui ont voulu profiter de l’aubaine de rouler gratis, sans patrouilleurs pour les contrôler. En ne respectant pas la période de dégel et en créant de profondes roulières, ou en s’aventurant sur des terrains privés. 

Mais au pays du quad, tout finit comme dans une bande dessinée d’Astérix et Obélix, avec un grand banquet extérieur (et deux mètres de distance maintenant) où tout le monde festoie fraternellement. Les grincheux des réseaux sociaux se retrouvent accrochés aux arbres, avec un masque qui les empêche de s’exprimer. C’est vrai que les virulents avec des noms d’emprunt sont là pour critiquer. Mais ils sont absents pour remercier quand le travail est fait par la Fédération. C’est ce qui les différencie des membres en règle qui donnent leur avis, même s’il est contraire, et sont prêts à féliciter quand le dossier a bien évolué.

Oui les sentiers sont ouverts, la vie va pouvoir reprendre son cours. Pas tout à fait comme avant car les gestes barrière sont toujours là. Et de nombreux services sont fermés à l’heure d’écrire ces lignes. Comme les relais, mais également les restaurants, et surtout leurs toilettes. Comme si la COVID-19 avait fait oublier un des besoins physiologiques humains de base! Heureusement, les pourvoiries et les campings sont ouverts depuis le 1er juin.

Pourquoi devons-nous porter un masque et pas les golfeurs? C’est parce que nous avons la capacité de nous déplacer à plusieurs dizaines de kilomètres de notre domicile. Le virus n’a pas de jambes, il est transporté par les humains. Les zones rouges comme Montréal démontrent clairement que le virus peut se propager rapidement. En contrepartie, certaines régions québécoises n’ont pas été touchées. Parce qu’il n’y a pas eu de déplacement de personnes contaminées. 

Il est donc important d’avoir un masque avec soi et de le porter pendant les arrêts. Il y aura toujours quelqu’un pour prendre une photo avec un cellulaire, pour se plaindre que nous ne respectons pas les consignes. Ne leur donnons pas raison, et ne laissons personne nous reprendre ce droit durement gagné, de circuler librement.

De notre côté, ne soyons pas délateurs de manquements aux règles sanitaires. Si nous voyons un manque de respect aux consignes, avant de faire une photo pour Facebook, informons la personne en cause et donnons-lui la chance de rectifier l’erreur. C’est plus rapide, plus sécuritaire, et plus solidaire. 

Oublions nos habitudes de clients rois. Le service ne sera peut-être pas à la hauteur cet été. Car l’industrie touristique du Québec va certainement manquer de bras. Une étude de Destination Canada menée en avril a révélé que les pertes pourraient atteindre 81 000 emplois dans le secteur du plein air (campings, pourvoiries, tourisme d’aventure). 

Mais l’aventure n’en sera que plus belle. Car nous ne serons pas des consommateurs cet été, nous serons des sauveurs d’entreprises, d’activités locales, de pourvoiries amies, de restaurants ouverts pour de la nourriture à emporter. Privilégions les pourvoiries plutôt que les particuliers qui louent leur chalet privé. C’est une concurrence déloyale, et on parle de survie d’entreprises.

La carte iQuad est fortement conseillée pour planifier son itinéraire. Les sentiers de Route Quad sont recommandés car il y a eu un travail supplémentaire en connexion avec les agences touristiques régionales concernées. Des itinéraires de 70 à 250 kilomètres ont été créés. Des sites touristiques, des services d’hébergement, de restauration et d’essence ont été identifiés. Un panneautage spécifique a été créé pour indiquer clairement les points d’intérêt. Vous serez mieux guidés et plus autonomes dans vos déplacements.

Cinq ATR (agences touristiques régionales), soit Bas-Saint-Laurent, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Lanaudière et Laurentides, se sont prêtées au jeu pour améliorer l’image et le service touristique auprès des quadistes, été comme hiver.

Le Bas-Saint-Laurent :

La majorité du sentier est déjà en bleu en partant de La Pocatière et en remontant à la hauteur de Trois-Pistoles ou Rimouski. Entre Mont-Joli et Amqui, vous choisissez à droite ou à gauche. À droite vous longez le fleuve d’un côté et les monts Chic-Chocs de l’autre. Poussez un peu plus loin pour atteindre Cap-Chat au pied des Chics-Chocs.

À gauche, à la fourche, vous partez en direction de la vallée de la Matapédia. Entrez dans la péninsule de la Gaspésie, partez vers Newport, Chandler. Passez à Gaspé, vers le parc national Forillon, et longez le fleuve, avec des vues magnifiques, pour rejoindre Mont-Saint-Anne. Avec l’odeur iodée du fleuve Saint-Laurent en prime. À faire une fois dans sa vie.

Centre-du-Québec :

Les parcours se retrouvent dans le secteur délimité par Thetford Mines, Victoriaville, Bécancour, Sorel-Tracy et Drummondville. Avec des circuits balisés identifiés pour les visiteurs et touristes et qui vous guident vers les services et les attraits les plus recherchés de la région.

Chaudière-Appalaches :

La région longe le Saint-Laurent sur plus de 200 kilomètres. Elle est à découvrir, avec ses sommets des Appalaches et la rivière Chaudière qui constituent autant de sites naturels à explorer.  Vous apprécierez au passage la présence d’un riche héritage, étalé sur 300 ans d’histoire, de bâtisseurs qui ont marqué le Québec.

Une boucle de 208 km partant de Tourville permet d’admirer les magnifiques paysages des Appalaches. Vous pouvez emprunter un trajet de 157 km passant par La Pocatière, Tourville et Saint-Bruno-de-Kamouraska. Enfin une autre boucle de 128 km fait découvrir les magnifiques paysages des basses terres du Saint-Laurent et des Appalaches.

Lanaudière et Laurentides : 

Ce sont deux régions voisines qui se rejoignent. Il est possible de partir au sud de Saint-Donat pour rejoindre Saint-Michel-des-Saints, avec l’intense lac Taureau qu’on peut longer. Puis repartir par le sentier forestier jusqu’à La Macaza, en évitant de passer par la case prison. C’est ensuite le passage dans les Laurentides avec L’Annonciation ou La Minerve. Il est possible de continuer jusqu’à Duhamel, en Outaouais, où les biches se promènent en liberté. Il faut faire attention de ne pas les frapper. Elles sont nourries par les habitants, et peu sauvages.

Surveillez la carte iQuad. Il y a d’autres destinations à découvrir. Et cet été particulièrement, prenez soin des chemins. Prenez le temps de vous arrêter pour enlever une roche ou une branche qui pourrait être dangereuse.

On nous a enlevé les sentiers. On a ressenti leur importance. Maintenant que nous pouvons les emprunter à nouveau, respectons-les. Ils ne sont pas notre propriété. Nous pouvons les perdre à tout moment. Et ils ne s’achètent pas avec trois billets de cent dollars. 

Bonnes randonnées responsables. Le virus est présent. N’oubliez pas les gestes barrière!

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