Transport Québec a le réseau des sentiers de la FQCQ à cœur

Les sentiers de la Fédération québécoise des clubs quads au Québec (FQCQ) connaissent un développement important ces dernières années et la réalité d’une boucle provinciale qui relie toutes les régions n’est plus vue comme un défi irréalisable. Si cette expansion est le fruit du travail acharné de la FQCQ et des bénévoles des clubs locaux, elle se fait aussi en collaboration avec le ministère des Transports du Québec (MTQ) qui veille à la sécurité des usagers de quads et de côtes à côtes. Gilles Payer, porte-parole à la direction des communications du MTQ, nous a aidés à tracer le portrait de l’implication du ministère et de divers intervenants dans le développement sécuritaire et harmonieux des sentiers de la province.

Au fil des ans, des efforts importants ont été faits pour relier les sentiers de la province et mettre en place la Route Quad. Il suffit de penser aux initiatives visant à harmoniser la signalisation ou encore au développement de l’application iQuad qui permet aux aventuriers d’avoir sur leurs téléphones intelligents la carte des sentiers ainsi que leur état en temps réel. 

La pratique des sports motorisés hors route connaissant une popularité croissante, c’est sans surprise qu’on a vu le ministère des Transports s’y intéresser de façon plus importante avec le temps. En témoigne l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions de la Loi sur les véhicules hors route (LVHR) en septembre 2021, lesquelles ont pour but d’assurer une pratique sécuritaire de ce loisir tout en freinant les habitudes dangereuses des conducteurs qui mènent à des accidents. 

De nouvelles obligations

Quand on enfourche un quad ou un côte à côte, on est habité d’un sentiment de liberté. Ce qui ne veut pas dire que tout est permis. Les conducteurs sont en tout temps soumis aux lois et règlements du Code criminel, du Code de la sécurité routière et de la LVHR dont la nouvelle version est entrée en vigueur en décembre 2020. « Les exigences liées à l’obligation de détenir un permis de conduire ainsi que celles à l’égard des locateurs de véhicules hors route (VHR) sont entrées en vigueur le 10 septembre 2021. Il en va de même pour les mesures administratives du Code de la sécurité routière liées à la conduite avec les capacités affaiblies. Par exemple, cela signifie que la règle du zéro alcool et les mesures de suspension et de révocation de permis prévues au Code de la sécurité routière deviennent applicables en ces lieux. En ce qui concerne la règle du zéro alcool, elle s’applique principalement aux nouveaux conducteurs et aux conducteurs de moins de 22 ans » explique M. Payer. 

Rappelant qu’au 31 décembre 2019, le Québec comptait 404 669 véhicules tout-terrain et 207 991 motoneiges immatriculés, le porte-parole souligne que les autorités sont conscientes des retombées économiques et touristiques importantes pour les régions. « La nouvelle LVHR vise à favoriser une cohabitation harmonieuse entre les utilisateurs de VHR et les autres usagers du territoire. Elle comprend de nouvelles mesures telle l’obligation de détenir un permis de conduire, celles concernant la conduite avec facultés affaiblies ainsi que la bonification des pouvoirs confiés aux agents de surveillance de sentiers » ajoute-t-il. 

L’obligation de détenir un permis de conduire, peu importe la classe, mentionnons-le, pour conduire un VHR, s’applique tant en sentier que sur une terre publique ou privée qui appartient à une municipalité. Cette exigence de posséder un permis de conduire existait auparavant, mais dans le seul cas où l’on devait circuler sur un chemin public ou un chemin privé ouvert à la circulation publique. Inutile de rappeler qu’évidemment, la règle du 0,08 s’applique en tout temps avec des restrictions plus sévères pour les détenteurs de permis probatoires. 

M. Payer ajoute qu’avant le 30 décembre 2020, la LVHR ne s’appliquait pas à l’ensemble des VHR. « Elle ne visait que certains d’entre eux en référant à leur masse, à leurs dimensions ou à leur conception de base, ce qui permettait à plusieurs VHR d’échapper à tout contrôle. La LVHR est maintenant plus englobante et s’applique aux VHR de manière générale, sauf pour les exceptions qu’elle prévoit. »

Pouvoir accru pour les agents de surveillance de sentiers

Les agents de surveillance des sentiers ont maintenant plus de marge de manœuvre pour exercer leurs fonctions. Ils sont environ un millier dans la province et peuvent régulièrement compter sur l’appui d’agents de la Sûreté du Québec dans le cadre d’opérations spécifiques. Dorénavant, en surplus des pouvoirs qu’ils possédaient déjà, ils peuvent exiger d’un conducteur le retrait de tout objet ou le nettoyage d’un élément souillé ou enneigé, prendre des photographies des lieux, de véhicules ou autres biens ainsi qu’exiger de la personne qui agit comme guide qu’elle présente le document attestant de la formation reconnue par la ministre du Tourisme.

Tous ces changements sont réfléchis et appliqués conjointement par le MTQ, la FQCQ et les bénévoles des clubs locaux pour deux raisons principales : tous ont à cœur la poursuite du développement des sentiers québécois, mais veulent le faire en abaissant le bilan des accidents qui surviennent trop souvent. En effet, entre 2009 et 2019, 311 décès sont survenus en VTT pour une moyenne annuelle de 28 décès. « Les décès et blessures sont le plus souvent causés par la vitesse excessive et la capacité de conduite affaiblie par l’alcool ou la drogue. Outre les décès, la quantité d’hospitalisations pour blessures majeures ou mineures est très importante » indique M. Payer.

Si ça peut convaincre quelques délinquants, le porte-parole rappelle que la Société de l’assurance automobile du Québec n’indemnise pas les utilisateurs de VHR qui ont subi un préjudice, sauf en certaines circonstances, si par exemple un accident survient entre un VHR et une automobile en mouvement.

Campagne de sensibilisation

C’est dans ce contexte qu’a été lancée la campagne de sensibilisation Tu te sens vivant quand t’en fais. Arrange-toi pas pour que ça te tue. « Le choix de la signature de la campagne est directement lié à ces statistiques : “Vitesse, alcool, drogue : jamais en VHR. La campagne avait pour objectif de rappeler aux adeptes de VHR que malgré le sentiment de liberté que procure cette activité sportive, un comportement téméraire peut engendrer des conséquences tragiques” souligne M. Payer. 

Dans le cadre du lancement de cette campagne, François Bonnardel, ministre des Transports et ministre responsable de l’Estrie, a mis en lumière la collaboration des divers intervenants impliqués. “La pratique du VTT est un important moteur de développement économique et touristique pour nos régions et un loisir apprécié par bon nombre de Québécoises et Québécois. Notre gouvernement tient à rappeler les comportements attendus afin de garantir un environnement plus sécuritaire aux utilisateurs de VTT. Je suis également heureux que ce rappel soit fait en collaboration avec deux partenaires essentiels à une pratique sécuritaire, soit la Sûreté du Québec et la Fédération Québécoise des Clubs Quads.”

L’Inspecteur-chef Luc Belzile, directeur de la sécurité des réseaux de transport, Sûreté du Québec, a pour sa part parlé des façons de faire du quad ou du côte à côte de façon sécuritaire. “L’activité récréotouristique n’est pas un loisir sans risque : il est essentiel de respecter les règles et les conseils de sécurité pour assurer une pratique sécuritaire, même lors des plus courts trajets. Plusieurs collisions mortelles et avec blessés surviennent malheureusement chaque année. La vitesse, la consommation d’alcool ou de drogues ainsi que l’omission de porter les équipements de protection nécessaires constituent les principaux facteurs de risque, mais il est également très important de respecter ses propres capacités et celles de son véhicule, de posséder l’expérience nécessaire et de planifier son excursion avant de s’aventurer dans des lieux plus éloignés. La vie humaine étant au cœur de ses priorités, la Sûreté du Québec est présente sur les nombreux sentiers tout au long de l’année et accroît ses interventions durant les périodes de fort achalandage, afin de toujours mieux contribuer à prévenir ces drames humains.”

Finalement, Yohan Perron, directeur général de la Fédération Québécoise des Clubs Quads, a rappelé que ce sont des gestes simples qui peuvent faire une grande différence. “À la Fédération Québécoise des Clubs Quads, la sécurité des usagers a toujours été une priorité. C’est pourquoi nous rappelons constamment les consignes à observer avant de partir en randonnée, notamment l’importance de porter un casque. Une campagne de sensibilisation sur la conduite avec les facultés affaiblies revêt toute son importance. Un quad est un véhicule de conduite active : il faut s’ajuster au terrain et être en état d’adapter sa conduite en fonction des obstacles qui peuvent se présenter. Le quad est un loisir et nous souhaitons que l’expérience des usagers demeure agréable et sécuritaire en tout temps.”

Lien vers la campagne publicitaire été-automne 2021 du MTQ, volet véhicules tout-terrain (VTT) : https://youtu.be/p8KICJmAVcc

Les sentiers de quad au Québec représentent :

50 000 adeptes qui ont accès à plus de 30 000 km de sentiers fédérés

Le tiers des parcours disponibles en toutes saisons

Un réseau unique au monde entretenu par 215 surfaceuses et 3000 bénévoles impliqués dans les clubs locaux 

1000 agents de surveillance des sentiers

En parallèle, la Route Quad c’est 40 circuits touristiques dans 4 régions partenaires qui totalisent 5700 km de sentiers 

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