L’hiver en sécurité sur le sentier

Il y a de nombreux nouveaux utilisateurs de quads parmi nous ! les ventes de quads neufs ont augmenté de 29% sur les neufs premiers mois de l’année. Et cet hiver, de nombreux snowbirds privés de Floride viendront goûter aux sports d’hiver au Québec. Il est temps de se prémunir contre les accidents. Voici quelques conseils. Prenez le temps de les lire. Nous croyons toujours que nous sommes invincibles. Mais ce n’est pas le cas. Le ministre des transports vient de le rappeler, en présentant le nouveau projet de loi VHR 71 qui devient effectif le 30 décembre 2020. Avec le froid et la capacité de rouler sur les lacs, le risque s’accentue. Voici quelques informations bien utiles.

Il doit être en parfait état mécanique, comme en tout temps, mais vous devrez porter un intérêt tout particulier aux pneumatiques. Pour rouler en sentier, l’adhérence sera meilleure avec plus de points d’appuis au sol. La pression des pneus doit être plutôt basse. Fiez-vous au livre d’entretien du véhicule plutôt qu’aux spécifications du constructeur des pneumatiques. La batterie est un élément important pour démarrer le quatre-roues même à des températures inférieures à – 30° Celsius.

Il existe des aides-démarrage compacts qui permettront de booster la batterie si besoin. Cet élément pourra servir à recharger le téléphone ou le GPS également. Un treuil est un allié précieux pour se sortir d’un mauvais pas en l’accrochant à un arbre, ou à un autre vhr. Une autre solution est un Snobungee, un cable qui s’étire et décuple la force de traction.

Nous ne le répéterons jamais assez : restez sur les sentiers fédérés ou les sentiers entretenus, comme ceux des ZEC. Car vous trouverez un chemin inspecté. Naturellement la dameuse ne peut pas passer immédiatement dès la tombée d’un flocon de neige, mais c’est plus sécuritaire qu’un terrain inconnu qui peut cacher des trous ou des roches. En sortant du chemin, vous pourriez vous aventurer sur des plantations que vous pourriez détruire. C’est ainsi que nous perdons des droits de passage régulièrement. Ne faites pas partie du problème !

N’oublions pas les lacs. Il est impératif de rester dans la trace balisée. L’épaisseur de la glace a été vérifiée à cet endroit, mais elle peut être plus fine ailleurs. 

Tous les ans des noyades sont à déplorer. Les cinq décès groupés en motoneige la saison dernière sont un avertissement sérieux. 

Il y a eu une autre aventure plus chanceuse cet hiver sur le lac Magog. Trois motoneigistes ont brisé la glace mais ils ont pu s’en sortir. Ils portaient des vestes avec assistance à la flottaison. Des poches d’air internes permettent de maintenir le corps à la surface. Les membranes permettent de retrouver de la chaleur corporelle. Pour éviter l’hypothermie, il faut ressortir rapidement de l’eau, au maximum dans les dix à quinze minutes suivant la chute. Quelques marques proposent cette technologie d’aide à la flottaison, comme FXR, Choko ou Klim. Les airbags routiers ne flottent pas dans l’eau. Ils se gonflent rapidement puis se dégonflent immédiatement. Un airbag spécial pour la flottaison a existé dans le passé. Il est important de bien se renseigner sur cette technologie en pleine évolution. Pour 2021, privilégiez les assistances avec poches d’air.

Pour être en pleine possession de vos moyens, vous ne devez pas avoir froid. La tendance est aux multicouches. Adaptez votre habillement selon la température, qui change au fil de la journée. Il est important d’éviter le coton pour les sous-vêtements, car il devient humide, puis refroidit. Préférez les sous-vêtements techniques qui rejettent l’humidité. Regardez sur l’étiquette l’indice de chaleur de 1 à 10. 

Les équipementiers mettent en avant les combinaisons une pièce (One piece). Ces vêtements sont plutôt destinés au hors-piste. Les pilotes peuvent se retrouver dans la neige jusqu’aux épaules. Le « one piece » permet d’éviter la rentrée de neige sous les vêtements au niveau de la taille. Mais en avez-vous besoin dans les sentiers ? Il est moins évident de se rendre aux toilettes, il faut se déshabiller entièrement pour rajouter un pantalon en sous-couche. Ne succombez pas à la mode et évaluez vos besoins.

Les vêtements chauffants sont aussi une alternative. Certains se branchent sur la batterie du quad, d’autres sont autonomes, avec des batteries lithium.

Les meilleures matières sont les membranes respirantes Gore-Tex ou Sympatex. Cela s’applique aussi aux gants. Au sujet des bottes, le quad protège moins que la motoneige. Préférez des bottes hautes et imperméables.

Pour les casques, la buée est l’ennemie. Si vous avez un casque motocross, prévoyez une cagoule bien enveloppante et des lunettes chauffantes. Avec les casques intégraux (full face) le minimum est une double visière, sinon une visière chauffante. Le casque modulaire est populaire. Josée Blais, spécialiste habillement chez Contant, préconise les casques Mission CKX ou BRP Oxygène pour le sentier. Elle donne également un truc bien utile pour les vêtements : « Au début de chaque saison, passez vos habits dans la sécheuse, cela aère les fibres intérieures et cela les replace pour plus d’efficacité. Quand vous sentez une baisse d’efficacité de votre manteau, pantalon ou gant, essayez ça ».

La communication est importante hors-route. Le téléphone cellulaire est la base, mais il peut se trouver hors zone. Il y a plusieurs types de besoins, les messages entre les membres du groupe, avec les proches et les appels au secours. Entre les membres du groupe, le « talkie walkie » permet de parler pendant les arrêts. Les systèmes dans le casque, comme le Senna, autorisent une communication en roulant. 

Pour les appels de détresse, Patrick Trahan de Touareg Aventures, conseille les appareils de suivi satellites comme Spot ou Inreach de Garmin. L’intérêt du Inreach est qu’il ne nécessite pas d’abonnement mensuel, mais de cartes prépayées. Patrick Trahan, (organisateur du rallye Challenge Blanc, c’est une référence) apprécie l’application Iquad. Il préconise de télécharger l’itinéraire prévu pour l’avoir à portée de main. Vous pouvez aussi le fournir à vos proches qui restent à la maison. Ils pourront suivre vos déplacements plus facilement si vous avez une balise satellite. 

Pour la trousse de survie, le ministère des transports conseille les articles suivants :

• Un jeu d’outils de base et une clé supplémentaire;
• Des bougies d’allumage, une courroie d’entraînement et de l’antigel;
• Une trousse et un manuel de premiers soins;
• Un canif bien affûté, une scie ou une hache;
• Une corde de nylon pouvant servir au remorquage (environ 10 m);
• Une carte géographique et un GPS;
• Des allumettes à l’épreuve de l’eau, une lampe de poche et un sifflet;
• Une couverture légère traitée à l’aluminium.

Patrick Trahan conseille également d’emmener des fusibles, une pelle pliante et de l’essence, si possible avec le système du fabricant qui permet de fixer solidement le jerrycan au véhicule.

Gardez une distance de sécurité, surtout l’hiver car les distances de freinage rallongent. Attention aux traverses de route, c’est un endroit très dangereux. Stoppez au panneau d’arrêt, engagez vous jusqu’au bord de la route et vérifiez droite gauche le trafic. Engagez vous rapidement pour traverser la route. Les voitures roulent vite, ne vous laissez pas surprendre. Sur le sentier, formez des binômes. Vous devez toujours rester avec votre partenaire, pour éviter de vous perdre en solitaire. Seul le dernier du groupe roule sur les lumières hautes. Il est plus facilement repérable. Apprenez la communication par signes de la main que vous trouverez ici avec une foule de renseignements : https://www.fqcq.qc.ca/wp-content/uploads/bienvenue-dans-le-monde-des-vhr.pdf

Tout cela implique que vous ne partez pas tout seul en randonnée. Informez vos proches de votre parcours, et de votre heure prévue de retour.

Le domaine de la sécurité est vaste, suivez nos différents textes sur le sujet.