L’électricité est-elle le futur du quad ?

L’électricité est-elle le futur du quad ?

Le prix de l’essence a augmenté en flèche et le budget déplacement en quad risque d’être touché par cette hausse de l’or noir, qui trouve ici tout un sens à son nom.

Quelles sont les alternatives au moteur thermique? L’électrique est sur toutes les lèvres naturellement. Il ne faut pas se leurrer, notre activité va être également poussée à changer pour abaisser les rejets de GES dans l’atmosphère.

Le gouvernement québécois va dans ce sens. La vente de moteurs thermiques automobiles sera interdite après 2035. Prenons le cas des voitures électriques. Elles ont eu droit à des rabais gouvernementaux. La motivation financière a fonctionné. Le Québec a acheté un véhicule automobile électrifié sur deux livrés au Canada! 

Il s’est vendu 21 351 véhicules neufs tout électrique en 2021 dans la Belle Province, en hausse de 33% par rapport à l’année d’avant. Le futur est en marche.

Les détracteurs du tout-électrique ont leurs arguments concernant les désavantages et la pollution existante également dans cette motorisation. 

Ce texte n’a pas pour but de relancer un débat pour ou contre, que l’on trouve partout dans les médias. Devant la volonté politique et écologique de changement, il faut plutôt réfléchir sur le cas spécial des quads qui se déplacent hors route, été comme hiver.  Ils auront besoin de stations de recharge dans des endroits reculés ou de solutions novatrices.

L’électricité est-elle le futur du quad ?

La pollution que les experts combattent est liée aux gaz à effet de serre, et donc à la respiration. Il faut éliminer des fumées dans l’air qui vont nous empêcher un jour de respirer. 

La pollution zéro n’existe pas. Même les vaches sont coupables de dégradations par le gaz méthane qu’elles envoient dans la couche d’ozone.

La pollution peut toucher l’air, l’eau ou la terre. La fabrication des batteries et leur recyclage affectent surtout la terre, avec le prélèvement de matières précieuses et l’enfouissement de pièces obsolètes. L’eau peut être contaminée également. Ce seront les futurs chantiers à prendre en compte pour limiter les contaminations. Mais actuellement, l’air est bien l’élément à préserver.

Nous devons être « conséconscient ». (Il est normal de ne pas connaitre ce mot. Il vient d’être créé par une école de Montréal et il a été officialisé par l’Office québécois de la langue française.) Être conséconscient indique que nous sommes conscient que les actions que nous posons aujourd’hui auront des répercussions sur l’avenir, en anglais, « future minded ». Bref nous devons faire partie de la solution.

Même si nous ne représentons qu’un nombre réduit de véhicules, 420 000 VTT en 2020 pour un total de 6 800 000 véhicules plaqués au Québec, nous serons un jour montrés du doigt. Car c’est dans la nature humaine d’accuser les autres, et si possible les minorités, quand il y a un problème.

Les fabricants sont engagés dans la recherche. Rien qu’au Québec, les sociétés BRP et Taïga planchent sur le sujet. 

Du côté automobile, Tesla a bousculé l’ordre mondial en proposant des véhicules à l’autonomie acceptable et aux rendements de performances étonnants. On n’oubliera pas Hyundai et Chevrolet qui sont sur le podium. 

L’électricité est-elle le futur du quad ?

Pour les quads, il existe des exigences supplémentaires : trouver de l’électricité accessible dans les sentiers et augmenter l’autonomie, avec l’exception hivernale où les batteries se déchargent plus vite.

Une solution serait de permettre aux quads et côte-à-côte de se rendre par la route jusqu’à une station de recharge automobile. C’est un projet assez compliqué à finaliser car il faudrait rouler sur le réseau routier. Cela implique les municipalités et les deux paliers de gouvernement, mais pourquoi ne pas en parler?

Une autre réponse pourrait venir des constructeurs qui fabriqueraient des batteries électriques interchangeables. Plutôt que de recharger la batterie, celle-ci serait échangée par une autre remplie.

L’attente serait moins longue, et des véhicules de dépannage pourraient amener la batterie dans le sentier. Une société conjointe a été créée par les quatre constructeurs Yamaha, Honda, KTM et Piaggio, le Swappable Batteries Motorcycle Consortium (SBMC), pour standardiser leurs batteries. Ce concept prévu au départ pour la moto pourrait être adapté aux quatre-roues.

Il existe d’autres types d’énergie que l’électricité fournie par batterie. Une pile à combustible (FCEV) pourrait être une solution d’alimentation.

Les moteurs thermiques pourraient être adaptés pour recevoir de nouveaux carburants comme les bio-carburants, le gaz naturel, le GPL (gaz de pétrole liquéfié) ou l’hydrogène.

Le fabricant Porsche est très avancé sur un carburant synthétique qui réduirait de 85% les émissions de CO2 dans l’air.

Cette essence écologique se compose d’un mélange d’eau, de CO2 et d’hydrogène qui serait élaboré en respectant l’environnement. Ce carburant eFuel n’obligerait aucune transformation sur les véhicules actuels et les stations-services existantes. Il reste juste à connaître le résultat final des tests, et le prix au litre de ce liquide salvateur…

Aujourd’hui, notre geste pour l’environnement est d’entretenir nos quatre-roues à moteur thermique pour qu’ils rejettent le moins de GES possible dans l’atmosphère. Pour cela, il faut bien entretenir nos véhicules, principalement les modèles à carburateur. Car le mélange entre l’air et l’essence se fait mécaniquement et il est moins précis qu’avec l’injection. Tous les gaz imbrulés par le moteur sont rejetés dans l’air.

Pour rappel, il est totalement inutile de changer un système d’échappement pour rouler en sentier. Il n’y a aucun besoin de recherche de performance pour atteindre les 50 km/h autorisés. Et le fameux proverbe « Loud pipes save life » (Les échappements bruyants sauvent des vies) n’a pas sa place dans les bois. Nos sentiers sont à préserver des nuisances sonores, qui font partie de la pollution.

En 35 ans, les clubs fédérés ont abattu un travail fabuleux en ouvrant 33 000 km de sentiers tout autour de la province. Ce réseau permet d’accéder aux différentes régions du Québec. Ce patrimoine économique et touristique doit être préservé. 

Les quadistes doivent conserver leur liberté à se déplacer sur ces pistes qui acceptent leurs véhicules si particuliers et attachants. Faire partie d’un club de quad est aussi une façon de socialiser, de rencontrer des personnes aussi attachantes que leur quad.

Il y aura des changements dans les dix ans qui viennent. Il faut faire confiance aux ingénieurs qui travaillent sur les énergies du futur, ou sur l’autonomie des batteries. Ils n’ont pas dit leur dernier mot.

À nous d’accepter ces changements et d’écrire le futur des sentiers quads, sans boucane et sans chicanes!

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