Julien Cabana, être passionné de plein air aime le faire connaître au québécois depuis 1976

Julien Cabana transmet sa passion depuis 45 ans

Julien Cabana fait partie du paysage médiatique québécois relatif au plein air, à la chasse et à la pêche depuis 1976, moment où il est entré au service du Journal de Québec. Au fil des ans, nous avons pu découvrir sa passion pour la nature via des centaines de chroniques publiées dans la presse écrite, des interventions à la radio et à la télévision, ainsi qu’un livre publié en 2017. Nous sommes allés à la rencontre de cette encyclopédie vivante.

C’est lors de ses études collégiales au Séminaire Saint-Augustin de Cap-Rouge que Julien Cabana a fait ses premiers pas en journalisme alors qu’il a porté à bout de bras le journal étudiant. Après un passage à la radio CJRP et en parallèle à ses études à l’Université Laval, il écrit dans les hebdos locaux de Québec. C’est le 1er mars 1976 qu’il a fait son entrée au Journal de Québec. « Je ne suis jamais ressorti de cet emploi au Journal », dit le chroniqueur qui habite aujourd’hui la maison où il est né, à Courville, dans l’arrondissement de Beauport. « Disons que je suis quelqu’un d’assez constant dans mes choix », lance-t-il.

Et d’où vient cette passion pour le plein air, la chasse et la pêche ? « J’ai été en contact avec la nature depuis ma plus tendre enfance. Mes parents faisaient du camping en forêt avec toute la famille et mon père était un pêcheur qui ne ratait jamais l’occasion de jeter une ligne à l’eau. Je me souviens que lorsque j’étais très jeune, je le regardais pêcher en me disant qu’un jour, moi aussi, je pourrais le faire. Disons que j’ai rempli ma promesse de belle façon. Pour la chasse, j’ai dû attendre à l’âge de 15 ans pour la pratiquer, comme le stipulait la loi. Alors, lorsque je me suis présenté au Journal, j’étais déjà un mordu disons. »

Julien Cabana ne peut dire s’il préfère la chasse ou la pêche. « Je dois dire que je n’ai pas vraiment de préférence, si ce n’est que d’être en nature le plus souvent possible. La pêche, j’aime l’activité parce qu’elle nous permet de voguer sur les lacs, déjouer de très beaux poissons et Dieu sait que nous en avons au Québec, sans oublier le plaisir de les déguster en peine forêt. Aujourd’hui, le confort des installations qui sont offertes à la grandeur du Québec est impressionnant. Pour la chasse, disons que j’aime pratiquer l’activité parce qu’en automne, vous avez les plus belles couleurs et des odeurs intenses en forêt. Oui, j’aime déjouer l’orignal ou le chevreuil, mais j’aime aussi pratiquer la chasse du petit gibier. »

Parmi ses histoires mémorables, il cite une excursion de pêche au Lac-Saint-Jean, alors qu’il avait 11 ans. Une ouananiche avec qui il venait de combattre avait cassé sa ligne, ce qui avait découragé le jeune pêcheur que tentait de consoler son père. Puis, ça a mordu de nouveau. « Le combat s’engage et cette fois, je réussis à ramener le poisson dans le filet. Mon père est bien content de moi. Soudain, son visage change. Il constate que le poisson a dans sa gueule tout l’attirail d’appâts que j’avais perdu une demi-heure auparavant. C’est le même poisson qui était revenu mordre à ma ligne. Les chances qu’une telle chose se produise sur une mer intérieure comme le lac Saint-Jean sont infimes ! »

Pour ce qui est de la chasse, Julien Cabana peine à citer son expérience la plus marquante parce qu’elles sont nombreuses. Il finit toutefois par raconter un séjour sur l’île d’Anticosti, le chaud soleil d’automne l’ayant fait tomber endormi sur les bords d’un marécage. « Soudain, je me réveille en sursaut parce que je me sens regardé. Au-dessus de moi, il y a un magnifique mâle chevreuil qui me regarde tout surpris de découvrir cette chose sur son territoire. Après quelques secondes, il quitte rapidement et moi, je le regarde sauter à grandes enjambées vers la forêt. Jamais je n’ai eu l’idée de tenter de le récolter. Je venais de vivre une aventure que seule Anticosti peut vous faire vivre ! »

Un monde qui a changé pour le mieux  

En plus de 40 ans, le chroniqueur a vu changer le monde de la chasse et de la pêche au Québec, et pour le mieux selon lui. « Ça a beaucoup évolué depuis mes débuts dans le métier. Nous sommes passés d’une cabane en bois rond sans services, au milieu de nulle part, avec une bécosse à l’arrière, à des unités d’hébergement super confortables, avec tout le confort dont vous avez besoin pour vivre un beau séjour en forêt. »

Et tout le monde en profite, se réjouit-il. « Tout d’abord, l’époque où l’excursion de pêche était l’occasion de se rendre en forêt entre chums pour se saouler la gueule et remplir une glacière de poissons est révolue. Il y aura toujours des gens qui agissent de la sorte, mais c’est vraiment une infime minorité. Maintenant, les excursions de pêche sont devenues une occasion de partager avec les amis une bonne bouffe autour d’une recette cuisinée avec les poissons que nous avons capturés. Aussi, la pratique de l’activité se fait maintenant en couple et en famille. C’est un peu la même situation pour la chasse, surtout au petit gibier. »

L’attrait grandissant des Québécois pour les quads et les côtes à côte, les avancées techniques sur ces véhicules, c’est une autre belle avancée. « Ça permet aux gens d’avoir accès à l’arrière-pays et de découvrir des lieux qu’ils n’auraient jamais connus autrement. Pour les amateurs de chasse et de pêche, ces véhicules ont permis de pouvoir se déplacer vers des sites inaccessibles autrement ou situés à des heures de marche. Ils permettent aussi de transporter le gibier plus facilement et de façon sécuritaire. Ces véhicules ont vraiment changé la donne. »

Difficile de ne pas aborder le sujet des défis que les propriétaires de pourvoiries ont dû affronter dans le cadre de la pandémie lors de notre entretien avec M. Cabana. À ce sujet, il se montre rassurant. « Il est certain que ça a bousculé beaucoup de choses dans le monde des pourvoiries et de toutes les structures d’accueil du milieu. Oui, il y a eu des conséquences, mais elles seront effacées rapidement avec le retour à la vie normale. Présentement, de nombreuses pourvoiries sont remplies à pleine capacité. Oui, certaines prendront plus de temps à s’en remettre, mais, globalement, tout va rentrer dans l’ordre rapidement. »

Ses recettes préférées immortalisées dans un livre

En 2017, Julien Cabana a réuni ses recettes préférées issues de la chasse et de la pêche dans un livre intitulé De la nature à votre assiette. « Je voulais expliquer aux gens comment il est facile de déguster les fruits de leurs aventures, avec des recettes simples, faciles, avec des ingrédients que l’on peut retrouver partout. Très honnêtement, je voulais aussi dénoncer le fait que dans la majorité des cas, les livres de cuisine de gibier offrent des recettes compliquées, qui demandent des ingrédients dispendieux, pas faciles à réaliser. Il fallait démystifier que c’est souvent trop compliqué. » Les recettes qu’on retrouve dans ce livre sont les siennes, certaines qu’il a inventées et d’autres lui ont été enseignées par des passionnés rencontrés au fil des ans. Et laquelle est sa préférée ? « Je dirais que j’ai un top quatre dans mon livre. Il y a la soupe à la truite, la truite farcie aux légumes et le râble de lièvre au porto » indique M. Cabana, avant de nous saluer et de partir pour quelques jours de reportage sur le terrain.

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