VTT en hiver : lancez-vous dans la neige de façon efficace et sécuritaire

On ne s’élance pas dans les sentiers de quad de la même façon en hiver que lors des autres saisons. Malgré que les sentiers fédérés soient pour plusieurs entretenus par des bénévoles opérant des surfaceuses qui rendent ce sport accessible à longueur d’année, une préparation adéquate ainsi que des accessoires et équipements supplémentaires sont à considérer pour que les sorties hivernales soient agréables et sécuritaires. 

Pierre Tremblay, moniteur à la Fédération Québécoise des Clubs Quads (FQCQ), indiquait au chroniqueur du Journal de Québec Julien Cabana, à l’aube de la dernière saison hivernale, quelques conseils relatifs à la conduite d’un VTT en hiver. Il nous apprenait que baisser la pression d’air dans les pneus permet d’avoir un meilleur contrôle du véhicule en sentier glissant. Il faut cependant respecter les spécifications techniques du constructeur de notre véhicule si l’on emprunte cette avenue. Dans le cas où l’on transporte un passager en plus de bagages, il est recommandé de placer ceux-ci sur le devant du quad afin de mieux équilibrer le poids, celui du passager se retrouvant souvent derrière l’axe des roues. Ajuster la suspension arrière afin de la rendre plus rigide augmentera aussi la sécurité lors des sorties avec un passager. 

Lors d’une sortie en groupe, le spécialiste a aussi donné un conseil important pour ce qui est des montées prononcées. « Si j’ai une pente abrupte à monter l’hiver, je dois m’assurer que le quad qui me précède sera bien rendu dans le haut de la pente avant de me lancer, surtout si la pente est glissante. Aussi, en montant la côte, je vais incliner mon poids vers l’avant et m’assurer d’avoir assez d’élan pour me rendre dans le haut de la pente, sans avoir à changer de vitesse à bas régime si j’ai un véhicule qui est semi-automatique » a expliqué M. Tremblay dans cet entretien. 

Et dans le doute, plutôt que de mettre votre sécurité et celle du passager à risque, il ne faut pas hésiter à lui demander de descendre du VTT le temps de traverser une pente ou un obstacle difficile. Un peu d’exercice n’a jamais fait de mal à personne et ça peut parfois éviter un renversement aux conséquences potentiellement graves. 

Être bien chaussé

Comme pour les pneus des véhicules normaux, des pneus cloutés sont mis en marché et des concessionnaires ou spécialistes sont en mesure de faire le cloutage de pneus qui n’étaient pas destinés aux sentiers enneigés au départ. On prévoira entre 200 et 300 $ pour une pose de clous effectuée par un spécialiste en la matière. Dans les sentiers entretenus, les chenilles ne sont pas nécessaires et vous ralentissent inutilement. Mais elles sont à considérer si vous prévoyez sortir des sentiers battus, emprunter un chemin enneigé pour vous rendre au chalet ou travailler sur votre terre. Il s’agit d’un investissement important et il rend votre véhicule capable d’affronter les pires conditions. 

Il faut quand même rester attentif et ne pas tenter sa chance. Ceux qui ont eu un jour à sortir un lourd VTT équipé de chenilles qui s’était enlisé dans une profonde épaisseur de neige pourront vous en parler. Les chenilles augmentent grandement les capacités de votre VTT, mais ne le rendent pas invincible pour autant. Une bonne nouvelle : alors que ce type d’équipement était auparavant surtout réservé aux plus gros VTT, on a longtemps recommandé de ne pas en installer sur des véhicules ayant moins de 500 cc de force de moteur, de plus petits et légers dispositifs sont aujourd’hui offerts sur le marché, ce qui démocratise leur utilisation. 

Été comme hiver, avoir un treuil électrique fixé à l’avant de son VTT est presque essentiel. Capable de tirer des milliers de livres avec le seul pouvoir de la batterie 12 volts du véhicule, le treuil vous sortira des pires embûches. Pour ce faire, il faut être certain que le câble soit fixé à un arbre assez sain et solide pour retenir le poids du véhicule qui se fait dépanner, au risque de voir un arbre trop petit ou malade se briser et causer des blessures. En l’absence de cette option, le câble peut être attaché à un autre VTT de poids suffisant et qui est dans une position stable. Si votre câble est fait de métal (des câbles synthétiques sont aujourd’hui mis en marché), n’oubliez pas de porter des gants avant de le manipuler, car de petits filaments de métal peuvent provoquer des coupures désagréables. Dernier conseil : avant d’activer le câble du treuil, assurez-vous qu’aucun obstacle tel qu’une roche ou une souche ne bloquent une roue, un essieu ou un élément vital de votre VTT, sans quoi la force du dispositif qui est supposé vous sortir du pétrin pourrait causer des dommages importants et empirer la situation. 

Combattre le froid

Évidemment, en toutes saisons, on doit porter l’équipement de sécurité obligatoire, soit un casque, des vêtements, gants et bottes appropriés. La température étant changeante pendant la journée, il faut prévoir la possibilité de s’adapter aux caprices de mère Nature. Un effort important, ce qui peut arriver si on s’enlise par exemple, peut nous laisser en sueurs. L’humidité étant un ennemi sournois en hiver, prévoir au moins une couche de vêtement de rechange est prudent. 

Les magasins à grande surface spécialisés en équipements de plein air et de sports offrent une panoplie de vêtements adaptés aux conditions hivernales. Pour des conseils spécialisés et des vêtements encore plus appropriés aux randonnées que vous prévoyez faire sous les flocons, il y a avantage à se tourner vers les concessionnaires de VTT, de côtes à côtes et de motoneiges qui proposent aux consommateurs un large choix de vêtements et d’accessoires spécialisés. 

Ceux qui sont à la recherche de l’ultime confort peuvent se tourner vers les vêtements et accessoires chauffants, ce qui transforme complètement l’expérience des sports motorisés en hiver. Et c’est moins cher qu’on ne pourrait le croire. La doublure chauffante offre une chaleur garantie en moins de 10 secondes et l’ensemble comprend une doublure chauffante de veste, un contrôleur intégré, un fil de batterie avec fusible de sécurité. Une télécommande sans fil est même offerte en option. 

« Les éléments chauffants de fibres en microalliage sont stratégiquement placés autour du dos, du col, aux deux manches et sur les deux côtés de la poitrine pour une performance maximale de chauffage. Cette doublure légère résiste aux intempéries de sorte que l’utilisation de celle-ci est sécuritaire lors de journées pluvieuses ou enneigées. Sa conception moulante vous permet de remplacer la doublure existante de votre veste, tout en conservant un niveau de confort et de mobilité élevé » indiquent les spécifications techniques de cette veste chauffante. Le consommateur aura le choix entre deux méthodes pour alimenter les éléments chauffants de la veste : se procurer une batterie rechargeable de 7,4 volts, ce qui a l’avantage de pouvoir profiter de la veste en tout endroit, ou alors opter pour un connecteur 12 volts qui sera branché au véhicule avec l’avantage dans ce cas-ci de compter sur une source d’énergie pratiquement inépuisable. 

Des poignées et bancs chauffants sont déjà installés sur certains VTT, mais dans le cas contraire des ensembles de poignées chauffantes et chauffe-pouces peuvent être achetés chez certains commerçants. De nombreuses autres options s’offrent aux adeptes de sports motorisés hors route qui veulent profiter de leurs machines 12 mois par année. Ainsi, on peut se procurer des visières, coussins, pantalons, gants, mitaines, semelles, bas et boîtiers de téléphones chauffants. Des dispositifs de chauffage de cabine adaptés aux grandes marques de côte sont également disponibles et on prévoira dans ce cas un déboursé variant entre 700 et 800 $, plus taxes et frais d’installation. 

Le VTT aussi a froid !

La lutte contre le froid n’est pas que l’affaire du conducteur en hiver. S’ils sont conçus pour affronter toutes sortes de conditions, les VTT ont tout de même la vie dure sous la neige. Côté moteur, certains ne jurent que par l’utilisation d’huiles synthétiques. Connues pour mieux résister aux chaleurs extrêmes, au contraire de l’huile classique composée de pétrole qui se dégrade plus facilement et met à risque les composantes du moteur, les huiles synthétiques offrent aussi une meilleure protection aux moteurs par temps froid vu leur plus faible viscosité. Moins de viscosité égale une huile moins épaisse par temps froid et donc des démarrages plus faciles. 

Un autre élément de votre VTT qui est d’une grande importance en hiver, c’est sa batterie. Les démarrages étant plus difficiles plus le mercure descend, il faut éviter de s’aventurer avec une batterie trop âgée ou qui a eu la vie dure dans le passé. Un chargeur intelligent permettant de la maintenir à un niveau de charge élevée entre les sorties est de mise. Il existe aussi de petits chargeurs solaires qui assurent une alimentation minimale à la batterie quand le véhicule n’est pas utilisé pendant de longues heures ou journées et que l’emplacement géographique ne permet pas de compter sur une alimentation électrique et un chargeur intelligent. De plus, un dispositif de survoltage portatif de la batterie, communément appelé « booster pack » en anglais, peut venir à la rescousse si une batterie tombe à plat.

Finalement, connaisseurs et mécaniciens vous rappelleront de conserver une quantité minimale d’essence dans le réservoir sous zéro, ce qui évite le risque qu’il puisse geler et empêcher le démarrage du moteur. 

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