Quad aux États-Unis : mieux qu’ici ?

Le proverbe dit que « l’herbe est toujours plus verte dans le jardin du voisin ». Nous ne faisons pas exception à la règle. Malgré 25 000 kilomètres de sentiers fédérés quad au Québec, on veut toujours aller voir ce qui se passe ailleurs. Et c’est bien correct. Certains sont attirés par l’exotisme des États-Unis. Encore faut-il transporter son quad pendant d’innombrables kilomètres pour atteindre la Floride ou la Californie, ou pourquoi pas le louer sur place!

Nos voisins du Sud ne possèdent pas de sentiers fédérés à la grandeur du pays. Il faudra choisir son terrain de jeu et connaitre le ticket d’entrée avant de se lancer. 

Plus proche de nous, mais pas trop dépaysant, le Vermont est frontalier de l’est du Québec. Son organisation est assez proche de la FQCQ, avec une association quadiste qui chapeaute 18 clubs interconnectés autant que possible.

Les pistes sont fermées l’hiver et ouvrent de la mi-mai au 1er octobre. Il faut une carte de membre d’un club (25 $ pour les Borderline Ridge Riders) et une carte VASA (80 $) valable pour les États-Unis. Attention, ne croyez pas que cela est suffisant pour partir à l’aventure sur tout le territoire américain! Plusieurs sections sont payantes en plus de cet investissement (certaines cartes de membres peuvent coûter 10 000 $ par année)… On trouve les informations ici : www.vtvasa.org

Le Maine est également limitrophe avec 57 clubs et une volonté de créer un grand réseau de sentiers souvent composés de terrains privés, entretenus par les clubs locaux. L’offre touristique est importante pour pouvoir se restaurer ou se loger à proximité des pistes. Les paysages différents sont nombreux, allant des pinèdes boisées aux grandes plaines ouvertes, ou des sentiers de montagne escarpés menant à des pistes rapides. Il est même possible de se rendre jusqu’au bord de l’océan Atlantique. Les sentiers sont ouverts de la fin du printemps à la fin octobre de chaque année.

Dans tout le Maine, il existe également des voies de chemin de fer abandonnées qui sont idéales pour les VTT trois saisons. Il y a le sentier Aroostook Valley, le sentier Bangor ainsi que le sentier Jay-Farmington, qui appartiennent tous au Bureau of Parks and Lands. Les sentiers de VTT du comté d’Aroostook offrent à eux seuls plus de 1 200 kilomètres de sentiers panoramiques. Ils sont ouverts de la fin du printemps à la fin octobre. Le terrain est varié, il comprend des sentiers boisés aux tourbières de boue en passant par des chemins de garnotte. La région abrite des animaux sauvages, aussi bien des orignaux que des ours, occasionnellement. Le climat est proche de celui du Québec. Le Katahdin Lodge offre un accès direct aux sentiers de VTT du comté d’Aroostook et au système de sentiers interconnectés du Maine et peut héberger jusqu’à 25 personnes. Deux chalets de cinq personnes sont disponibles sur la propriété.

Il existe trois autres réseaux de sentiers gérés par le programme de VTT du Maine : le mont Bleu, Turner et Summerhaven.Certains sentiers sont partagés, avec des vélos, des piétons ou des chevaux. Si vous en rencontrez, il est recommandé de rouler au pas pour respecter les cyclistes ou ne pas effrayer l’animal (on parle du cheval ici!), et même de s’arrêter et de couper le moteur dans ce cas.

Chaque année, une fin de semaine est ajoutée au calendrier pour permettre aux non-résidents de parcourir gratuitement les sentiers. C’est possible avec un véhicule immatriculé au Québec. 

Les informations touristiques du Maine se retrouvent sur ce site : www.visitmaine.net/page/52/atv-maine, et les clubs de quad ici : www.atvmaine.org/

Avant de traverser la frontière, mettez-vous en rapport avec les assurances pour les informer, et peut être augmenter votre couverture. Vérifiez également la largeur maximale, qui est de 64 pouces dans ces deux États voisins du Québec. Attention au hors sentier non autorisé. Cela peut coûter cher, jusqu’à 1000 $ dans le Montana!

Si vous avez un côte-à-côte sportif, même s’il fait plus de 64 pouces, ou un quad racing, deux types de véhicule hors route non autorisés en sentiers fédérés, rendez-vous en Californie, sur les dunes de sable de Glamis, à Brawley. Ce terrain de jeu réservé aux véhicules hors route s’étend sur 65 kilomètres de long et 8 kilomètres de large. N’oubliez pas le drapeau en haut d’un mât, obligatoire pour être vu derrière les dunes de sables. C’est ici que sont prises la plupart des photos publicitaires des VHR sportifs, avec le sable qui jaillit sous les roues! Évitez l’été car la chaleur est insoutenable. L’énorme dune Oldsmobile Hill est populaire pour les courses de sable. À voir une fois dans sa vie pour découvrir la démesure des véhicules tout-terrain américains modifiés.

La région de Moab, en Utah, est une destination de choix à 3500 kilomètres de Montréal. Elle est connue pour ses sentiers de roches rouges, ses canyons et ses parcs nationaux. La région possède des centaines de kilomètres de sentiers sur les terres publiques qui offrent des vues spectaculaires et des passages plus ou moins techniques. Il est possible de louer des quads sur place.

Les snowbirds floridiens connaissent peut-être cette piste asphaltée qui se trouve dans le sud de Miami, en dessous de Coral Gables. La South Dade Trail longe la South Miami-Dade Busway entre Florida City et va jusqu’au nord de la station Dadeland South Metrorail. Le sentier relie les communautés de South Miami à Homestead. Le couloir est long de 50 kilomètres. Attention, ce sentier urbain est utilisé en priorité par les vélos. Les arrêts sont fréquents. Au sud, vous longerez l’A1 et vous devrez vous arrêter un peu avant le pont qui mène au Keys. Si vous n’avez pas votre quad, faites-le en vélo…

Pour préparer son itinéraire, ou simplement rêver pendant les longues soirées d’hiver quand le fond du sentier n’est pas assez gelé pour laisser passer un quad (message subliminal), le site américain TrailLink (https://www.traillink.com/activity/atv-trails/) donne de bonnes indications pour de futures aventures.

Pour savoir où poser les roues, le U.S. Forest Service a deux désignations principales pour les déplacements motorisés sur les routes forestières nationales :

“Roads Open to Highway Legal Vehicles (HLVs) Only” (Routes ouvertes aux véhicules légaux routiers (HLV) uniquement),

et

“Roads Open to All Vehicles” (Routes ouvertes à tous les véhicules), qui inclut les véhicules routiers et hors route. Les véhicules hors route comprennent les motos hors route (OHM), les véhicules tout-terrain (VTT), les véhicules récréatifs hors route (ROV, également appelés side-by-side) et les camions à quatre roues motrices. 

De nombreuses forêts nationales ont également des désignations pour des sentiers plus étroits et plus accidentés, par exemple « Ouvert aux véhicules de 50 pouces ou moins de largeur ». Un réseau de sentiers forestiers peut également comprendre des sentiers à voie unique très étroits ouverts seulement aux motos.

Aux États-Unis, rien ne serait possible sans l’organisme sans but lucratif NOHVCC (National Off-Highway Vehicle Conservation Council). Celui-ci agit au niveau national sur tous les fronts : éducation, lobbying, sécurité, formation des conducteurs et des clubs. Il est financé principalement par les fédérations Motorcycle Industry Council et Specialty Vehicle Institute of America ainsi que la Recreational Off-Highway Vehicle Association

Comme on peut le voir sur son site internet, NOHVCC élabore et fournit un large éventail de programmes, matériels et informations, ou « outils », à des particuliers, des clubs, des associations et des agences afin de promouvoir l’activité pour des loisirs OHV responsables.

Le Conseil aide à créer de nouveaux clubs ou fédérations provinciales là où il y en a besoin. Il fournit aux fédérations et clubs existants des informations, formations ou services pour augmenter leur efficacité. Il fait la promotion de la gestion responsable des loisirs et de la protection des ressources des VHR en travaillant en partenariat avec les gestionnaires des terres privées et publiques et les promoteurs de loisirs. Il fournit des aides de gestion auprès des décideurs.

On ne se rend pas compte combien c’est important de faire partie d’une organisation qui donne les bonnes pratiques, qui encadre et négocie avec les pouvoirs publics, mais c’est primordial.

Ce type d’organisme soutenu par l’industrie existe également au Canada avec le COHV, avec qui la FQCQ collabore pour obtenir des ressources en formation, donner une image positive de notre activité auprès du grand public, et sensibiliser aux conséquences des mauvaises pratiques également.

D’ailleurs, la FQCQ est proche du NOHVCC. Le Québec a déjà donné des conférences pendant ses congrès. Car le cas du Québec est unique. Le directeur général est venu rouler dans la Belle Province en septembre dernier et il a fait découvrir aux participants québécois de la conférence 2019 les sentiers partagés de Prison Hill Park dans le Nevada.

Alors, est-ce que c’est mieux aux États-Unis? Oui et non. L’intérêt pour ceux qui ont le budget et le temps pour se déplacer, c’est de voir des paysages différents, comme en Utah ou en Californie. Les circuits sont moins longs, mais ce n’est pas grave, car vous ne vivez pas à longueur d’année là-bas. Il y a beaucoup plus de sentiers partagés avec d’autres utilisateurs, ce qui oblige à ralentir ou à arrêter, par respect. Cela peut être considéré comme un irritant par certains…

Donc, le Québec est une place de choix. Et quand on étudie le prix d’une passe de sentiers, on s’aperçoit que c’est incomparable pour avoir 25 000 kilomètres de pistes réservés aux véhicules hors route motorisés. On constate que certains quadistes québécois roulent toujours autour de chez eux. C’est correct, car les déplacements en automobile avec remorque, ou en quad, ont un coût. Mais le Québec regorge de places touristiques et spectaculaires au Saguenay, en Gaspésie, en Matapédia ou ailleurs. Qui n’a pas vu la chute à Philomène ou le Parc du Mont-Comi ? Un prochain article vous parlera plus en détail des beautés à voir dans chaque région, et nous nous aventurerons aussi dans les provinces voisines.


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