Pourquoi les sentiers quad ne sont-ils pas des billards en hiver ?

Pourquoi les sentiers quad ne sont-ils pas des billards en hiver ?

Pourtant ça devrait être simple ! Une dameuse passe et « Hop », quinze jours de billard sur la piste !

Si seulement c’était si facile, mais la vérité est ailleurs.

Sur les 24 500 kilomètres de pistes destinées au quad fédéré, il y a une grande diversité de terrains. Sol meuble, pierreux, en terre, en glaise, ce n’est jamais pareil. 

En hiver, la disparité est la même avec le revêtement : neige molle, lourde, glacée, poudreuse, compacte, aérée, les différences sont nombreuses.

Cela veut dire qu’on ne peut pas faire un sentier homogène, identique partout.

Et le trouble commence avant. Il y a des périodes où il ne faut pas circuler dans les sentiers. Car l’eau ruisselle quand il y en a trop, lors des pluies d’automne ou en période de dégel jusqu’à la mi-mai. Le passage des véhicules crée des roulières et des ornières. 

Au printemps les réactions de la surface sous une charge sont de 50 % à 70 % supérieures à celles enregistrées l’été. Ces ornières restent durablement et les engins d’entretien des clubs ne suffisent pas à réparer ces dommages.

Pourquoi les sentiers quad ne sont-ils pas des billards en hiver ?

En hiver, la neige doit avoir le temps de s’accumuler, de se tasser, de geler durablement. Mais le premier manteau blanc est à peine arrivé que les quadistes hivernaux veulent profiter des sentiers enneigés. La fine couche s’en va, les roulières ne sont pas colmatées par de la glace durable, et les sentiers sont défoncés… 

Quand la saison bat son plein, et que la neige tombe, c’est le meilleur moment. Passer après la dameuse est un plaisir. On a quelquefois le billard ! Mais il faut reconnaitre que cela ne dure pas longtemps s’il y a beaucoup de passages. Car la neige fraiche est fragile. Et les pneus sont agressifs également. 

Il est temps de parler de comportement. Merci de respecter les sentiers. Les freinages appuyés, les démarrages violents, les accélérations soutenues, toutes ces actions enlèvent la neige très rapidement et rendent le sentier moins praticable.

Rouler en 2×4 ou en 4×4 l’hiver ?

Certains pensent que rouler en 2×4 abime moins la piste et que la consommation d’essence est moins élevée. Il n’en est rien. D’autres ont essayé avant vous et le verdict est sans appel. Il est plus économique en essence de rouler sur le 4×4. Les sentiers sont également moins abimés (en évitant d’avoir le pouce pesant naturellement). Par exemple, un démarrage appuyé en 2×4 va augmenter les traces profondes, avec un usage exclusif des roues tractrices. Puis les roues arrière vont se promener de droite à gauche, ce qui parait très amusant quand on a déjà vu trois fois la saga des neufs films Rapides et Dangereux. Mais en agissant de la sorte, vous creusez le terrain, et aussi le mécontentement des personnes après vous.

Rouler à droite 

Il est important de rouler à droite et de laisser un espace pour croiser un véhicule en face de vous, même si vous êtes tout seul dans le chemin. Car vos roues créent une trace, que d’autres vont suivre derrière vous. Et le véhicule en sens inverse va utiliser la même trace centrale. C’est le face-à-face assuré avec le côte-à-côte ! 

Il n’est pas toujours facile de sortir de traces existantes. Quelle sensation désagréable d’avoir les pneus qui se promènent d’une trace à l’autre, avec le guidon à maitriser car il veut vivre sa vie ! 

Attention, la neige est compactée sur le sentier, mais hors de la piste, à l’emplacement des fossés, elle est plus meuble. Il faut éviter d’engager un pneu dans la neige molle, car cela peut entrainer une sortie de sentier non souhaitée.

Croiser une dameuse

La situation peut arriver et elle est toujours impressionnante. Car l’engin est massif avec ses 102 pouces de large, plus du double d’un quad ! C’est une bonne raison pour ne pas rouler trop vite, principalement dans les portions sans visibilité (ne concluez pas qu’on vous dit de rouler vite dans les sections avec visibilité !). Quand vous croisez une dameuse, le chauffeur devrait vous laisser passer, particulièrement si la place est réduite. Mais reconnaissez qu’un engin de damage qui s’arrête toutes les cinq minutes est moins efficace et parcourt moins de kilomètres par heure ! Si vous vous écartez trop à son passage et que vous êtes coincé, il peut venir vous aider.

Pourquoi les sentiers quad ne sont-ils pas des billards en hiver ?

Les sentiers ne sont pas des autoroutes

Le quad l’hiver, c’est le contraire de la recherche de vitesse et de moyenne horaire. Si vous voulez abattre des kilomètres, le Québec compte 325 000 kilomètres de routes ouvertes que vous pourrez parcourir avec le véhicule qui tracte votre remorque à quad. 

Rouler en quad l’hiver, c’est prendre à bras-le-corps la saison pour profiter des bienfaits du froid, plutôt que se plaindre et de subir la météo. 

Rouler en quad, c’est savoir prendre son temps pour affronter les chaos du chemin, éviter les pièges et se féliciter dans son casque de la belle façon dont on a évité l’obstacle. 

Et profiter d’itinéraires uniques réservés aux membres de la FQCQ. C’est aussi rencontrer au hasard d’un arrêt d’autres quadistes comme vous, qui partagent la même passion. 

La destination n’est qu’un prétexte, c’est le voyage qui compte. 

J’ai payé, j’ai le droit

Votre passe de sentiers est une carte de membre d’un club. Elle vous donne droit à assister aux assemblées générales, à être assuré quand vous faites du bénévolat pour le club. Et elle vous permet d’emprunter les sentiers ouverts, entretenus, négociés par le club. 

Un sentier parfait cela ne s’achète pas. 

Ça se préserve, en n’abimant pas la surface par des accélérations ou des freinages brusques. 

Ça se respecte, en ne roulant pas pendant les périodes de dégel ou d’inondation.

Ça se travaille, en donnant un coup de main à son club pour entretenir le sentier.

Le montant de la passe n’est pas au niveau du travail effectué, soyez en sûr. Heureusement que des bénévoles prêtent main-forte.

Les améliorations

Oui vous avez quelquefois raison de vous plaindre des sentiers. Car l’engin est brisé, car l’opérateur est absent. Car il faudrait opérer plus souvent. 

Les dirigeants, les membres actifs, sont tous des passionnés comme vous. Ils voudraient donner un service impeccable. Ils font de leur mieux mais ce n’est pas toujours possible.

Car il faut en plus composer avec la météo, les propriétaires terriens excédés par les débordements, les agriculteurs qui négocient avec le gouvernement en coupant momentanément leurs droits de passage. (Nous ne mettons pas en cause leurs actions, nous les constatons.)

Aujourd’hui, l’objectif principal est de garder un réseau connecté entre les régions et permettant des randonnées agréables. Nous mettons tous les efforts pour y arriver. Si vous constatez un secteur dégradé, ne vous ruez pas sur les réseaux sociaux pour le dénoncer comme une faute grave. C’est la meilleure façon pour démotiver un bénévole. 

Informez le club pour qu’il puisse remédier au problème. Et si vous êtes un nouveau membre, après vous avoir souhaité la bienvenue, nous vous demandons de bien considérer qu’un sentier fédéré est un endroit autorisé pour rouler, que ce n’est pas une autoroute. 

Nous aimerions vous voir aux assemblées générales de club, pour donner vos solutions concrètes, pour vous impliquer et aider la communauté à conserver ce patrimoine inestimable, même s’il n’est pas toujours carrossable !

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