Les agents de sentiers, pourquoi et que font-ils vraiment?

Les agents de sentiers font sentir leur présence sur les sentiers quad du Québec. Saviez-vous qu’il existe trois niveaux d’agents de sentiers ? Chacun d’entre eux a des tâches bien précises à accomplir durant sa patrouille, mais ils ont tous comme mission de contribuer à améliorer l’expérience des quadistes.

« Il y a toujours eu des agents de sentiers, car ça fait partie de la loi, expose d’entrée de jeu Simon Potvin, administrateur Clubs terres publiques au sein de la Fédération québécoise des clubs quad (FQCQ). Les clubs sont obligés de compter des agents de sentiers dans leur équipe. »

Il existe donc trois niveaux d’agents de sentier : les agents bénévoles, les agents spécialisés et les agents provinciaux.

1er niveau : agents bénévoles

Les agents de premier niveau sont des bénévoles recrutés par les clubs quad. Dans chaque club, on retrouve un directeur des agents de sentiers. Souvent, il s’agit d’un membre du conseil d’administration. C’est cette personne qui recrute les quadistes désireux de devenir des agents de sentiers de façon bénévole.

Durant leurs patrouilles, les agents bénévoles doivent notamment vérifier l’état des surfaces roulables afin de s’assurer qu’elles sont sécuritaires. Par exemple, ils peuvent retirer de très grosses roches si elles mettent la sécurité des utilisateurs des sentiers en danger.

« Les agents de sentiers sont les yeux et les oreilles de chaque club sur le terrain. Ils détiennent certains pouvoirs, notamment celui de fermer un sentier si un problème majeur survient. Ils veillent aussi à ce que la signalisation soit efficiente. Évidemment, si on n’annonce pas les courbes, les ponts et les rétrécissements, ça risque de provoquer des accidents », souligne M. Potvin, qui est également porteur du dossier de la modernisation du système d’agents de surveillance de sentiers.

La première étape de l’embauche d’un agent de sentiers bénévole consiste à obtenir une validation d’antécédents criminels en bonne et due forme. Lorsqu’on a l’assurance que la personne n’a pas de dossier criminel, une formation lui est alors offerte.

« Ces formations se donnent régulièrement par groupe et sont offertes par des formateurs issus de la FQCQ qui cumulent plusieurs années d’expérience en tant qu’agents de sentiers. C’est vraiment une équipe d’élite. La formation dure une journée et enseigne aux agents de sentiers de premier niveau de quelle façon agir sur les sentiers », explique Simon Potvin.

« On ne demande pas aux agents de premier niveau d’intervenir au niveau de la loi. Par contre, s’ils sont témoins d’un événement pouvant mettre la vie de quelqu’un en danger, ils doivent évidemment réagir. Leur mission est davantage préventive. On leur demande de se familiariser avec les dangers qui peuvent se retrouver sur les sentiers et d’agir auprès des quadistes en les informant ou en les guidant, précise l’administrateur Clubs terres publiques au sein de la FQCQ. Les agents doivent être diligents. Ils peuvent fournir des informations à propos des sentiers ou des clubs, leur parler des activités que le club organise, bref, ils sont appelés à agir comme de véritables ambassadeurs. »

Les agents de sentiers sont aussi là pour aider ou donner un coup de pouce au besoin.

« À titre d’exemple, il est récemment arrivé que des enfants qui accompagnaient leurs parents en randonnée aient les mains ou les pieds gelés. Dans ce cas, les agents de sentiers ont donné des chauffe-mains (Hot Pads), partage M. Potvin. Il faut garder en tête que, sur les sentiers, on est en terrain récréotouristique. On tente d’éviter le plus possible la répression et d’encourager les bons échanges. »

On dénombre quelque 1000 agents de sentiers bénévoles.

2e niveau : agents spécialisés

Après avoir été agent de sentiers bénévole durant un ans, et seulement si l’agent souhaite aller plus loin et suivre une formation spécifique au niveau de la loi, il lui est alors possible de suivre une formation d’agent spécialisé.

« L’agent spécialisé a plus de pouvoir, mais son pouvoir est exclusif au territoire du club auquel il appartient », précise Simon Potvin.

Avant de sillonner les sentiers, l’agent spécialisé doit suivre une formation conçue par l’École nationale de police de Nicolet et offerte par des formateurs provenant de cette institution d’enseignement qui se déplacent en régions, selon les besoins de formation. C’est que qui explique cette légère augmentation dans la portée de leurs pouvoirs et responsabilités en passant du premier au second niveau.

Dans le cadre de leur travail, les agents spécialisés sont aussi appelés à fournir des statistiques à un répondant de région, en occurrence leur directeur associé. Il est en mesure d’intercepter les quadistes fautifs, de donner des contraventions pour divers délits et de partager des rapports d’intervention à la Sûreté du Québec qui, elle, pourra transmettre des avis d’infraction par la poste aux contrevenants.

On compte environ 200 agents spécialisés.

3e niveau : agents provinciaux

Les agents provinciaux ont dû agir au moins un an en tant qu’agents spécialisés avant de pouvoir entrer en fonction.

Ceux-ci ont juridiction sur l’ensemble du territoire québécois : ils peuvent donc patrouiller partout et sont souvent appelés à se déplacer, partout au Québec, dépendant des besoins.

« Les agents provinciaux sont souvent appelés en soutien aux agents spécialisés. Par exemple, si on remarque un problème précis dans un club, on peut faire débarquer 8 ou 10 agents provinciaux qui, de concert avec les agents spécialisés déjà sur place, feront des opérations afin de régler une problématique particulière », Simon Potvin.

Dans le cadre de leurs patrouilles, ils appliquent la loi sur les véhicules hors route. Ils ont le pouvoir de demander aux gens de s’identifier, et ce, afin d’être en mesure de produire des rapports et, au besoin, de les transmettre à la Sûreté du Québec.

On compte 24 agents provinciaux au Québec.

Crédibilité accrue

La modernisation a amené un souffle de crédibilité aux clubs quad, et ce, à plusieurs égards. Premièrement, en raison des formations qui sont offertes aux agents de tous les niveaux, dont les cours dispensés par l’École nationale de police de Nicolet. Deuxièmement, en départageant ceux qui ont moins d’intérêt dans l’application de la loi et le rôle coercitif, comme vérifier les droits d’accès ou l’immatriculation des VTT. Ainsi, chaque personne est à sa place.

Tout de même, le recrutement d’agents de sentiers de premier niveau est devenu plus difficile avec les années, simplement en raison du manque de volontaires, on observe aussi une crédibilité plus accrue envers tous ceux qui sillonnent les 25 000 kilomètres de sentiers québécois dans le but d’assurer la sécurité des quadistes.

Le travail de ces patrouilleurs est important et les rapports qu’ils doivent produire revêtent, eux aussi, une grande importance. Ils sont compilés par les directeurs d’agents de sentiers qui, eux, s’assurent de les transmettre au répondant de région, chaque mois. Ces observations servent notamment à améliorer les surfaces de roulement et plusieurs autres aspects liés à la sécurité, comme la signalisation.

Au bout du compte, on dénombre environ 1000 agents de sentiers, dont 200 agents spécialisés et 24 agents provinciaux, au sein de 115 clubs, donc une dizaine d’agents de sentiers pour chaque club. Et comme le rappelle M. Potvin : « La sécurité sur les sentiers, c’est avant tout une affaire de club. »

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