La FQCQ regarde l’avenir grâce à sa planification stratégique

Toute organisation qui se respecte planifie son avenir par l’exercice de planification stratégique qui se fait généralement sur une base triennale ou quinquennale. La Fédération Québécoise des Clubs Quads (FQCQ) n’y fait pas exception et a procédé aux travaux d’introspection nécessaires pour établir la sienne. 

L’organisation s’est évidemment fait accompagner par une firme spécialisée pour aider à l’élaboration du travail. La FQCQ s’est donc donné un point d’arrêt pour évaluer qui elle est, ce qu’elle veut faire et les stratégies qu’elle entend mettre en œuvre pour y arriver. Le fruit de ce travail a été présenté aux congressistes à la dernière assemblée générale qui a eu lieu à Rivière-du-Loup.

La mission est la raison d’être de l’organisation et décrit son rôle et ses aspirations par rapport au public qu’elle côtoie et la clientèle visée. La mission de la FQCQ est la suivante :

Favoriser une activité quad sécuritaire et durable sur un réseau de sentiers de qualité, par la mobilisation des ressources nécessaires, au bénéfice des clubs et des quadistes.

La vision représente l’objectif à atteindre pour que l’organisation puisse remplir sa mission, en relation avec les desseins des dirigeants. Comme on recherche toujours l’amélioration de l’organisation, elle se doit d’être ambitieuse, sans ambiguïté et d’exhorter le désir d’avancer.  Également, afin d’être crédible, elle doit être accompagnée d’actions concrètes qui la supportent. La vision de la FQCQ est la suivante :

Être le leader confirmé de l’activité quad au Québec, la référence dans la pratique durable du quad et un partenaire de développement économique reconnu, respecté et bien implanté dans les collectivités.

Voilà, la table est mise. À partir de là commencent les travaux d’introspection afin de positionner l’organisation.

Sans se mettre la tête dans le sable, les administrateurs au CA de la FQCQ savent que le sport du quad en est à un pivot de changement critique dans son histoire. Les travaux de réflexion portent sur l’état de situation actuel des lieux et, considérant la mission et la vision, visent à déterminer quelles orientations les actions prendront durant les cinq prochaines années pour les réaliser.

Les quadistes du Québec peuvent avec raison se targuer de disposer du plus vaste réseau de sentiers de qualité au monde, tant en hiver qu’en été. L’association d’exploitants de sentiers repose sur une solide expérience de 37 ans de consolidation de réseau et relève aussi bien que cela est possible le défi d’être durable et sécuritaire grâce à une résilience de haut niveau. Cependant, le modèle d’affaires basé sur le travail assidu des bénévoles craque de partout, car il est mis sous pression par le manque de relève, la complexité de gestion demandée aux clubs, les capacités financières limitées. Cette situation est un risque majeur. On constate également des dissonances sur le plan de la gouvernance, des modes de fonctionnement et de gestion entre la FQCQ, les associations régionales et certains clubs qui ont un esprit de clocher marqué. On ne peut passer sous silence l’accroissement exponentiel des coûts engendrés par les obligations réglementaires et environnementales et des frais de fonctionnement courant (le diésel par exemple) ainsi que la raréfaction critique des bénévoles sur le terrain. Enfin, la FQCQ a conscience de ses difficultés à faire reconnaitre ses contributions par le milieu sur le terrain et de la position floue qu’elle dégage au sein même de son écosystème. Bref, le talon d’Achille de la communication est toujours criant.

Le CA et la gestion de la FQCQ sont conscients des défis qui se dressent et ont déterminé les moyens d’action à poser pour assurer la pérennité de l’activité sur le terrain et de l’organisation. Quatre enjeux ont été reconnus : les communications, la gestion et la gouvernance, le financement et les ressources humaines.

Les communications :

On parle de cet enjeu depuis des années, mais la direction générale a posé un geste important l’an passé par l’embauche d’une responsable aux communications dûment diplômée pour effectuer le travail. L’orientation prise pour cet enjeu est de communiquer plus et mieux tant à l’interne qu’à l’externe dans le but de consolider le positionnement de la FQCQ comme étant le leader en quad au Québec. 

La communication à l’interne concerne les employés, les clubs et associations régionales qui travaillent étroitement dans l’écosystème de la FQCQ. Cette communication est essentielle pour mousser le sentiment d’appartenance envers l’organisation et augmenter la mobilisation vers une vision commune fédérative en assurant une collaboration optimale entre les parties prenantes à l’activité.

Quant à la communication à l’externe, on souhaite améliorer l’acceptabilité sociale du quad et faire croitre sa notoriété et l’intérêt à son égard face au public. Un autre but visé est de fortifier la présence de la FQCQ dans le milieu économique et touristique auprès des instances décisionnelles et d’être partenaire stratégique de développement dans les communautés. 

La gestion et la gouvernance :

Le défi dans cet enjeu est de mettre en confiance tous les intervenants de l’écosystème quad dans la gestion des changements à venir afin de consolider le mouvement vers un objectif commun.

Dans la gestion du changement, la consolidation des communications internes aidera à mobiliser les employés et bénévoles sur tout le territoire par la compréhension de la vision d’avenir de la FQCQ. De plus, il faut définir les rôles et les responsabilités des clubs, associations régionales et de la FQCQ selon les capacités de chacun et faire connaitre le résultat.

Les ressources, tant humaines, financières que matérielles, auraient avantage à être optimisées par la mutualisation des capacités. Cela implique d’uniformiser les manières de faire et la mise en commun de ressources lorsque possible.

Le financement :

Pierre angulaire de la matérialisation de l’activité, les clubs quads font beaucoup avec peu. L’objectif quant à cet enjeu est simple : augmenter les revenus.

Dans un premier temps, on pense y arriver par le développement de nouvelles sources de revenus autonomes et publics tout en gardant un équilibre à cet égard. 

Ensuite, il faut actualiser les ressources actuelles par l’augmentation du nombre de membres, en offrant de nouveaux produits comme iQuad Pro. L’optimisation des tarifs pour des services offerts pourra être envisagée.

Les ressources humaines :

La FQCQ n’échappe pas au défi des ressources humaines et elle doit s’assurer que celles dont elle dispose sont adéquates, tant comme employés que comme bénévoles. On veut professionnaliser les ressources humaines en travaillant sur deux axes. 

Le premier est l’attraction et la rétention des talents en mettant en valeur les avantages, bénéfices et possibilités d’œuvrer dans une équipe dynamique, tant en tant qu’employé qu’en tant que bénévole. Le deuxième axe est l’adéquation des compétences des ressources en place par la formation et le transfert des compétences.

Enfin, tel qu’il a été fait à l’AGA cette année, on a mis en place un programme de reconnaissance des bénévoles.

Les équipes actuelles, tant au conseil d’administration qu’à la direction générale et partout ailleurs dans la machine administrative de la FQCQ, auront beaucoup de pain sur la planche pour mettre en place tous les objectifs stratégiques fixés dans la planification stratégique. Tous à l’interne sont conscients que la transparence dans la communication des changements est essentielle à la réussite du plan, car sans l’adhésion de la base la stratégie de pérennité opérationnelle sera vaine.

Pierre Allard, Chroniqueur