Emmener les enfants en quad, une aventure qui demande un peu de préparation

Emmener les enfants en quad, une aventure qui demande un peu de préparation

Avoir envie de faire partager sa passion à ses enfants, c’est naturel. Les emmener en motoquad ou en autoquad fait partie des plaisirs familiaux. Mais le plaisir doit être partagé, les enfants ne doivent pas en souffrir.  Le gros bon sens et la loi doivent être respectés, pour garder la pratique sécuritaire.

La première question concerne l’âge minimal pour un passager. Il est souvent fait état de 7 ans. Cette information n’est pas dans la loi et elle est laissée au bon jugement de chacun, en prenant compte de plusieurs facteurs. 

La loi 71 demande que le passager en VTT touche les appuie-pieds. En côte-à-côte, il doit être capable de tenir la poignée de retenue sans modifications. Pour les repose-pieds de quads, il existe des modèles qui peuvent se visser plus haut. L’important est qu’ils soient solidement fixés. Cela exclut les morceaux de bois tenus par des colliers de serrage en plastique, qui peuvent tomber à tous moments.

Du côté des side-by-side, la loi est plus stricte. Les coussins rehausseurs ou les sièges d’auto ne sont pas acceptés. La raison est qu’ils n’ont pas été testés par Transports Canada. Même s’ils sont acceptés en voiture, les contraintes ne sont pas les mêmes hors route. Mais contrairement à ce qui était discuté pendant la période de questions de la loi, il n’est pas nécessaire de poser les pieds sur le plancher. Cette proposition a été abrogée.

La partie la plus importante pour la détermination de l’âge est la taille du casque. On parle d’un casque aux normes DOT ou normes européennes ECE qui sont reconnues par la SAAQ. Les casques de vélo, de skate-board ou de hockey ne sont pas légaux et ils peuvent être dangereux car ils ne sont pas prévus pour absorber le choc aggravé par la vitesse de déplacement. Un assureur pourrait se retourner contre le parent.

Il est important de donner la bonne taille de casque. Sinon en cas de choc la boîte crânienne rebondit, le cerveau est secoué et peut causer des lésions internes.

Il ne faut pas remplir le casque avec un morceau de tissu pour le faire tenir sur la tête. La densité n’est pas suffisante en cas de choc, et les risques de dommages cérébraux sont importants.

Le choix du casque est également lié au poids. Un casque jet pèse environ 800 grammes et un modèle intégral 1100 grammes. La masse de cet élément de sécurité ne devrait pas dépasser 1/25e du poids de l’enfant.

 Pour un casque de 800 grammes, le poids du corps serait de 20 kg. Pour un casque intégral, un enfant devrait peser 27 kg 500 g au minimum. 

Pour une meilleure protection qu’un casque jet qui ne protège pas le menton, il existe le casque de motocross. Il est plus léger qu’un intégral, avec une mentonnière plus espacée qui permet de mieux respirer.

Le choix d’un casque peut se prévoir en mesurant le tour de tête avec un mètre souple de couturière. Le ruban doit être placé à 25 mm (2,5 cm) au-dessus des sourcils. 

Voici un tableau explicatif :

Taille Universelle4XS3XS2XSXSS
Tour de tête en cm47-4849-50 51-52 53-54 55-56
Taille JuniorS JuniorM JuniorL Junior

La capacité de la nuque à supporter le poids du casque n’est pas à négliger. Pour essayer un casque, installez-le sur la tête et fermez la jugulaire. Lui faire réaliser des mouvements de droite à gauche. La nuque doit être mobile, mais le casque doit suivre les mouvements du cou et du visage. Un doigt ne devrait pas passer entre le front et le casque. Laissez le casque sur la tête pendant 10 minutes pour vérifier si l’enfant le supporte.

Voici en résumé la partie primordiale à retenir : votre enfant doit pouvoir porter un casque homologué aux normes DOT ou ECE liées à la moto. Il doit donc peser minimalement 20 kg pour porter un casque jet. Ce n’est pas une loi mais une préconisation de professionnels de la santé.

Pour compléter l’équipement, un jeune quadiste doit porter les mêmes éléments de protection que ses parents : un casque, des lunettes ou visière de protection, des gants, des vêtements couvrant les bras et les jambes et des bottes ou chaussures fermées.

Il existe une autre façon de transporter un enfant : en l’installant dans une carriole homologuée. Les équipements sont obligatoires, mais pas la visière ou les lunettes de sécurité, si l’habitacle est fermé.

Profitons-en pour rappeler l’article 51 qui s’applique aux petits et aux grands : « Il est interdit au passager d’un traîneau ou d’une remorque tirée par un véhicule hors route de se tenir debout alors que le véhicule est en mouvement. »

Attention, la jurisprudence de la cour municipale de Shawinigan en 2017 qui permettait une liberté totale sur terrains privés pour les enfants n’est plus valide, maintenant qu’une nouvelle loi est passée.

Le message est clair : « Nul ne peut, alors qu’un véhicule est en mouvement, s’agripper, se tenir ou prendre place sur une partie du véhicule qui n’est pas une place pour un passager, ni ne peut être tiré ou poussé par le véhicule. »

Pour transporter un passager, mineur ou majeur, un conducteur doit être âgé de 18 ans, même sur un terrain privé.

Certains peuvent être tentés de promener plus d’enfants qu’il n’y a de places disponibles. C’est une erreur : 

Emmener les enfants en quad, une aventure qui demande un peu de préparation

« Le conducteur d’un véhicule ne doit transporter de passagers qu’aux places aménagées pour ceux-ci. Il ne peut être transporté dans un véhicule plus que la capacité de personnes indiquée par le fabricant ou lorsque des ceintures de sécurité y sont installées, plus que n’en permet le nombre de ceintures installées. »

Il est tentant sur un VTT de poser l’enfant devant soi, pour le surveiller et l’entourer de ses bras, mais ce n’est pas une bonne pratique. En cas de choc, il pourrait servir d’airbag pour votre corps, ou serait projeté en avant.

Il y a beaucoup d’informations contraignantes à prendre en compte pour transporter un enfant hors route. 

Car la fragilité de ces petits êtres doit être prise en compte. Les balades doivent être courtes car le poids du casque associé à la route cahoteuse peut être fatiguant.

Sinon, quel bonheur de leur faire partager les bienfaits de la nature. Leur apprendre qu’il y a une vie en dehors des écrans. Les bois regorgent d’espèces d’animaux, d’arbres et de plantes à découvrir, il suffit juste d’être leur guide. 

Cette présence juvénile peut nous permettre à nous aussi de lâcher la manette de gaz, de ralentir pour être plus en adéquation avec la nature qui nous entoure. 

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