De nouveaux enjeux pour Dany Gagnon, sur le terrain pour faire avancer les projets spéciaux

Dany Gagnon est entré au service de la Fédération Québécoise des Clubs Quads (FQCQ) en 1991 et y a occupé diverses fonctions, passant de trésorier à président puis à directeur général. Mais c’est maintenant plus souvent un quad qu’une chaise de bureau qu’il enfourchera puisque de nouveaux défis l’attendent à titre de coordonnateur des projets spéciaux. Dans cet entretien, il se confie à propos de son parcours et des projets qui l’attendent. 

« Les utilisateurs de quad du Québec n’ont aucune idée de la chance qu’ils ont de bénéficier
du plus grand réseau de sentiers au monde. » – Dany Gagnon.

« À mon arrivée, il n’y avait que 6000 membres, la signalisation dans les sentiers était déficiente et faite sur des panneaux de fortune, les clubs n’avaient pas d’aide du gouvernement et la fédération se devait d’organiser des événements de financement pour survivre en fonction des besoins » se remémore M. Gagnon. La débrouillardise était donc de mise. « En septembre, on organisait un festival et avec les profits on pouvait payer les employés de septembre à novembre. Puis, on commençait à vendre des droits d’accès, ce qui nous permettait de tenir jusqu’en février. En mars, on imprimait la carte des sentiers provinciaux et on se rendait jusqu’en juillet. C’est comme ça qu’on maintenait la fédération à bout de bras, avec quelques petites aides ponctuelles du gouvernement. On se maintenait sur le respirateur artificiel » révèle le gestionnaire.

Ces défis financiers en vue d’assurer la survie et l’évolution de la FQCQ à ses débuts n’ont pas empêché ses administrateurs et employés de mener à terme plusieurs dossiers. « Un des enjeux importants que nous avons eu à gérer est en rapport avec la première loi sur les véhicules hors route en 1996. Nous avons dû négocier le premier programme d’aide financière aux clubs afin qu’ils puissent rencontrer les obligations que la nouvelle loi leur imposait à l’époque » explique M Gagnon. Ce financement s’est organisé grâce à une part des frais d’immatriculation des véhicules hors route perçue par le gouvernement et qui a dès lors été réservée à divers postes budgétaires qui en avaient bien besoin sur le terrain : les clubs locaux, des programmes d’infrastructures, des aménagements permettant la protection de la faune, l’entretien des sentiers, l’achat de machineries et de signalisation, la sécurité et l’environnement.

Cette nouvelle législation adoptée en 1996 a donné du travail à la fédération pour d’autres aspects dont celui des passagers interdit sur les quads. « Les corps policiers ont commencé à appliquer la réglementation de façon problématique au début des années 2000 et nous avons mené une bataille de 10 ans à ce sujet. La fédération a réalisé trois études à propos des passagers, certaines que nous avons financées et d’autres qui ont été payées par le ministère des Transports. C’est un dossier dans lequel j’ai senti un isolement de la fédération par rapport aux clubs et j’ai parfois eu l’impression de me battre seul, mais nous avons réussi à gagner cette bataille en 2010 » se souvient M Gagnon. 

Un autre virage en 2006

En 2006, poursuit Dany Gagnon, il y a eu de nouvelles modifications à la législation encadrant la pratique du quad suite à des consultations publiques réalisées par la ministre des Transports Julie Boulet. Seize tables de concertation ont été mises en place en vue de créer un réseau de sentiers durables, mais il y a eu un manquement au niveau de la communication. « Nous avons mis l’épaule à la roue pour cette tâche, mais trop de participants ont travaillé dans leur coin et au final ils ont déposé des plans de sentiers qui ne connectaient pas toujours, c’est la fédération qui a dû faire les liens. »

Mais il n’y a pas eu que du négatif à cette époque, ajoute le nouveau coordonnateur des projets spéciaux, car le gouvernement a aussi permis la mise en place d’une escouade provinciale d’agents de surveillance, des patrouilleurs commençant alors à parcourir les sentiers avec un pouvoir d’application de la loi. Le dossier de l’assurance incluse dans l’achat des droits d’accès aux sentiers, la reconnaissance par le gouvernement de la capacité de la fédération de donner la formation de conduite de quads aux moins de 18 ans ou à ceux qui désirent embarquer un passager sur un véhicule monoplace et la mise en place d’agents de liaison avec les clubs locaux sont d’autres moments significatifs dont Dany Gagnon gardera souvenir. 

De nouveaux projets sur la table

Quand on lui parle de ce qui l’attend dans ses nouvelles fonctions, Dany Gagnon cite de grands dossiers qui occupent la fédération comme celui de l’accès aux terres publiques pour lequel il ne peut pas plus élaborer pour l’instant. L’art de piquer la curiosité ! Autrement, il nous parle d’un axe d’actions actuel visant à implanter un nouveau modèle d’affaires ainsi que de négociations pour augmenter les frais d’immatriculation qui n’ont pas été ajustés depuis 11 ans. « Les véhicules ont évolué et on doit tenir compte de l’intégration des côtes à côte qui demandent plus d’entretien des sentiers. » 

L’implantation d’une signalisation uniforme partout au Québec dans les sentiers sera aussi prioritaire. « Actuellement, il arrive que les utilisateurs changent de clubs et qu’ils aient l’impression de changer de planète ! » Un premier projet pilote est en route pour l’Outaouais et cette démarche se fait à la demande des clubs locaux, assure M Gagnon. Parallèlement, il est aussi question d’une uniformisation de la comptabilité des clubs via une ressource attitrée à chaque région et d’une refonte de leurs structures financières. « On veut qu’ils aient la capacité de faire l’entretien des sentiers sans se casser la tête à propos des moyens financiers. Pour y arriver, ça prend une personne en qui les clubs ont confiance et c’est pour cette raison que le conseil d’administration de la fédération m’a confié cette mission de changement. »

Avec l’engouement à la hausse pour le quad et le côte à côte et la venue de nouveaux membres, la fédération doit offrir une expérience de qualité, conclut Dany Gagnon. « Ça passe par une signalisation efficace et les applications mobiles comme notre iQuad, un meilleur entretien des sentiers et un travail concerté des clubs pour atteindre des revenus comparables à ceux des clubs motoneiges. »

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