Le quad et les sentiers fédérés représentent un apport pour le tourisme au Québec. Et c’est important de le dire, car il s’agit d’une des raisons qui peuvent inciter le gouvernement et ses divers ministères à aider l’activité quad à se développer et à se fédérer. Ils apportent aussi une contribution à l’économie québécoise qui n’est pas reconnue à sa juste valeur.

Grâce aux clubs de quad et à leurs bénévoles, les VHR peuvent se déplacer sur 25 000 km de sentiers fédérés à travers la province, jusqu’à des territoires plus reculés, ou des lieux de loisirs comme les pourvoiries ou les territoires de chasse et de pêche. L’économie des municipalités concernées est dynamisée par cette clientèle quadiste qui profite de ce réseau.

Contrairement à la motoneige, les touristes européens se déplacent apparemment moins pour profiter du quad au Québec. Des actions d’informations ont été menées auprès des médias européens, mais l’activité touristique est plus difficile à évaluer. On compte moins de sociétés destinées à la location de quad pour les touristes étrangers. 

Saviez-vous qu’il existe une vignette pour les véhicules de location? Deux cents droits d’accès sont vendus à l’année. Cela peut sembler modeste, mais comment être sûr que tous les quads en location possèdent cette passe? On dénombre également 3000 quads canadiens extérieurs au Québec et 500 américains. 

En fait, il existe une autre forme de tourisme tout aussi appréciable : le tourisme interne. C’est-à-dire les Québécois qui se servent des sentiers pour aller visiter d’autres régions de la province. 

Cette alternative est très importante et les retombées économiques élevées sont difficilement mesurables. Car il ne faut pas se cacher que des propriétaires délinquants de quads utilisent les sentiers, et donc les services touristiques. Mais ils n’entrent pas dans les statistiques, qui sont basées sur le nombre de droits de passages payés. Quand on sait qu’il y a environ 400 000 VTT immatriculés et un peu plus de 40 000 usagers en règle, on comprend qu’il y a une marge importante entre les statistiques officielles et la réalité. 

Et cette différence est handicapante. Par exemple, la FQCQ n’a pas reçu d’aide de la part de Développement économique Canada, dans le cadre de son programme « Initiative de tourisme hivernal – Appui à l’entretien des sentiers », alors que les clubs de motoneige et les clubs de ski de fond ont obtenu une aide de 10 M$. 

Pourtant, les chiffres officiels pour le quad démontrent des retombées économiques annuelles de 1,5 G$ sur quatre saisons, en plus de générer des revenus en taxes de 108 M$ au gouvernement fédéral, et de 160 M$ au gouvernement du Québec ! 

En 2018, les ventes de motoquads et autoquads ont totalisé 11 066 unités au Québec d’après le COHV, ce qui est stable par rapport aux deux années précédentes (- 2,5% par rapport à 2017).

Il est intéressant de ressortir quelques chiffres tirés de l’étude de 2015 effectuée par Zins Beauchesne et associés pour la FQCQ.

Le nombre de propriétaires québécois ayant une pratique récréotouristique était estimé à 149 601 en 2014.

Il y avait 137 633 excursionnistes qui totalisaient près d’un million cinq cent mille jours d’excursions.  L’excursionniste est un Québécois qui effectue une randonnée d’au moins 80 km, ou un adepte hors Québec qui se promène au moins une journée, sans nuitée.

Enfin, les touristes étaient au nombre de 71 800 et avaient effectué 563 693 jours de voyage. Le touriste a passé au moins une nuitée dans son voyage.

On comptait à cette époque 25 tours opérateurs et locateurs qui accueillaient des touristes pour des activités liées aux randonnées quad.

Parmi les utilisateurs de quad, on distingue les propriétaires québécois et hors Québec, les emprunteurs et les locataires.

Pour donner une meilleure image et apporter un meilleur service touristique, la FQCQ a contacté les ATR (Associations touristiques régionales) et leur a proposé l’élaboration de tracés touristiques destinés aux quads sur leur territoire. La Route Quad est née! L’objectif étant de proposer des itinéraires variant de 70 à 250 kilomètres où les quadistes peuvent profiter de sites touristiques, d’hébergement et de différents produits ou services, comme de la restauration et des stations à essence. 

Débutée avec trois ATR, le Bas-Saint-Laurent, le Centre-du-Québec et Chaudière-Appalaches, la Route Quad s’étend maintenant dans six régions avec la participation de Lanaudière, des Laurentides et du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Elle représente plus de 32 circuits touristiques qui couvrent 5000 kilomètres de sentiers. Il existe des circuits pour la période hivernale ou estivale. La FQCQ a mis en place une signalisation spécifique pour orienter le visiteur et lui donner l’autonomie et la confiance nécessaire pour sillonner les sentiers, qui sont une exception québécoise, que bien des pays nous envient. La Route Quad se retrouve sur la cartographie interactive et l’application mobile iQuad de la FQCQ. Un site internet www.routequad.ca  lui est consacré et les ATR relaient l’information sur leur région. Un budget de 150 000 $ a été consacré au lancement du projet avec les associations touristiques.

Rien n’est laissé au hasard, les stationnements pour les remorques et les concessionnaires en cas de besoin sont également indiqués.

Comme le souligne Danny Gagnon, DG de la FQCQ : « Les gens, aujourd’hui, peuvent partir de Victoriaville dans les Bois-Francs, par exemple, et se rendre jusqu’au Bas-Saint-Laurent, en traversant la Chaudière-Appalaches au passage. Ils peuvent aussi suivre des circuits dans les régions du Centre-du-Québec, des Laurentides et de Lanaudière. Ces six régions forment la base de notre offre de la Route Quad. […] Le but est de faire vivre aux amateurs des activités de découvertes des sentiers et des régions qu’ils visitent. »

Les responsables des ATR impliquées constatent une augmentation continue de la fréquentation des circuits. Ils sont satisfaits des retombées économiques de l’activité auprès des différents commerçants concernés.

La Route Quad est clairement un succès et une vitrine pour les touristes qui viennent découvrir l’immensité de la Belle Province.

Quand vous vous déplacez en VTT, n’hésitez pas à dire aux commerçants que vous êtes arrivés en quatre-roues. C’est une façon de promouvoir notre loisir et de donner une idée de l’importance du quad de tourisme. Si chacun le dit une fois par jour pendant sa randonnée, c’est plus de deux millions de communications espérées.

L’objectif serait maintenant de quantifier séparément l’activité estivale et hivernale pour voir l’incidence de chaque saison sur le tourisme québécois.

Comme le disait le rapport *, « Dans les régions comme Chaudière-Appalaches, la Mauricie, Lanaudière et les Laurentides, le quad représente plus de 10 % des dépenses touristiques globales. Ceci est majeur, le quad est clairement dans une phase de croissance, et il semble que cette tendance continuera encore pour quelques années. »

Sources :

*Rapport Zins Beauchesne et associés, 19 février 2015

Statistiques 2018 COHV

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